lundi 16 novembre 2009

Fangio,la course de sa vie




Nurburgring 1957


Juan Manuel Fangio a toutes les chances de devenir quintuple champion du monde alors même qu'il reste encore deux grand prix à disputer.

Pour mettre toutes les chances de son côté,il a opté pour une stratégie de ravitaillement.

Sa Maserati 250F d'usure connaît des problèmes d'usure prématurée de pneumatiques.


Son astuce sera de partir avec le réservoir remplit de moitié afin d'alléger l'auto au maximum,prendre de l'avance sur ses concurrents , ravitailler à la mi-course et repartir avec des pneus neufs.


L'arrêt au stand ne devant pas prendre plus de trente secondes ,tout est jouable,d'autant que ces concurrents direct ,les britanniques,Mike Hawthorn et Peter Collins tout deux sur Ferrari,qui partent pour une course sans arrêt aux stands ne bénéficieront pas de pneus neufs après le mi course.


Mais ce qui est jouable sur le papier ne l'est pas forcement dans la vie et ça, l'argentin va l'apprendre à ses dépends.

Alors qu'il est en tête à la moitié de la course,il profite pour mettre sa stratégie en place,arrêt aux stands,ravitaillement et changement des gommards.

Mais c'était sans compter sur un maudit boulon de roue qui décida de jouer les filles de l'air.

Les mécanos s'affairent à quatre pattes sous la Maserati à la recherche de ce satané boulon.


Fangio reprend la course avec consternation,pratiquement une minute s'est écoulée depuis son arrêt .

Dans le clan Ferrari,c'est la jubilation,l'argentin est distancé et pour rattraper les deux pilotes britanniques ,il faudrait un miracle...


Un miracle ? Fangio n'en a cure,c'est à la force du poignet qu'il va aller la chercher cette victoire.

Lui le pilote aux nerfs d'acier et au sang froid,le Gentleman driver aux trajectoires toujours impeccables va aller chercher dans ses réserves,puiser dans son talent et son expérience de quadruple champion du monde.


C'est la rage au ventre qu'il commence sa remontée,faisant fi de tous les dangers,il va couper au cordon chaque trajectoire,les deux roues dans l'herbe,une conduite à la limite de l'adhérence,sur le fil du rasoir.

Les 270 ch de sa monoplace seront sollicités chaque instant,chaque virage étant passé sur le rapport supérieur.


Dans les gradins ,c'est l'hystérie,les spectateurs ayant suivi la remontée spectaculaire ,se lèvent d'un seul homme à chaque passage de la Maserati.


Les hauts parleurs crachouillent,le speaker n'en finit plus d'annoncer chaque nouveau record du tour.

Pas moins de 8 records consécutifs seront abattus,à plus de 8 secondes de la pôle.


Porté par cette foule qui l'acclame à chaque passage ,Fangio va rattraper son retard.

Au fond d'une descente ,il aperçoit les deux Ferrari,tout peut encore se jouer.

Il les passera dans l'avant dernier tour et remportera son cinquième titre avec 3,5 secondes sur ses poursuivants.

Beau joueur ,Hawthorn l'accompagnera dans son tour de piste et les deux britanniques lui tomberont dans les bras en reconnaissance de l'exploit réalisé.


Il finit 2eme aux 2 derniers Grands prix de la saison mais son titre lui était définitivement acquis.


A l'âge de 46 ans ,il devient le premier quintuple champion du monde de l'histoire,et il faudra près de 50 ans pour renouveler l'exploit.


Nul doute que de toutes les victoires celle ci fut la plus belle,la plus dure et la plus périlleuse .

Il n'en dormit pas pendant deux jours ,revoyant les images de sa course, revivant chaque virage et mesurant les risques encourus.

Un état de grâce pour une remontée d'anthologie,le Maestro se décidera enfin à passer son permis de conduire 4 ans plus tard......
NeLL ,Nurburgring le 06 08 1957........






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